03 mai 2013

L’Île des Morts d’Arnold Böcklin


L’Île des Morts d’Arnold Böcklin, est une peinture à l'huile sur toile de 80 cm x 150 cm.
Elle représente une île au coucher du soleil, vers laquelle se dirige une embarcation conduite par Charon, le guide des morts. À ses côtés dans le bateau, un défunt debout, dans son linceul regarde vers la crique dans laquelle va entrer la barque.

Sur l’île, une cour dans l’ombre, des rochers escarpés et de hauts cyprès donnent à l’ambiance un parfum de solitude et d’oppression.
Cet arbre, grâce à sa longévité et à sa verdure persistante, est nommé “Arbre de vie”, même s’il est aussi l'arbre des cimetières, symbole du deuil dans le monde méditerranéen.

 version de BALE : entrée dans l'île,


mine de plomb et aquarelle 30 x 42

version de BERLIN : observer la scène,


mine de plomb et aquarelle 30 x 42

version de LEIPZIG : s'en imprégner,


mine de plomb et aquarelle 30 x 42

version de NEW-YORK : s'en échapper.


mine de plomb et aquarelle 30 x 42


mine de plomb et aquarelle


Il existe cinq versions différentes de la toile réalisées par Arnold Böcklin :
1.     en 1880, conservée au Kunstmuseum de Bâle
2.     en 1880, conservée au Metropolitan Museum of Art de New York
3.     en 1883, conservée à l'Alte Nationalgalerie de Berlin
4.     en 1884, détruite lors du bombardement de Rotterdam pendant la Seconde Guerre mondiale
5.     en 1886, conservée au Museum der bildenden Künste de Leipzig


En avril 1880, Böcklin travaille sur la première version de l'Île des Morts, quand Marie Christ-Berna lui commande « un tableau propice à la rêverie ». Böcklin décide de faire une seconde version de dimensions légèrement réduites, toutes deux achevées en juin 1880. La forme blanche et le cercueil sont un ajout effectué à la demande de Marie Christ-Berna, commanditaire de la seconde version. Cependant cet ajout convainc Böcklin de sa nécessité, car il retouchera la première version pour l'inclure, et maintiendra ce motif dans toutes les versions suivantes. Cette demande de Marie Christ-Berna ne peut être comprise qu'en évoquant succinctement sa vie. Elle épouse en 1864 M. Berna qui meurt un an plus tard. En avril 1880, presque au moment où elle commande le tableau à Böcklin, elle se fiance avec le comte Waldemar Von Oriola, qu'elle épouse en décembre.
On comprend alors cette volonté de Marie Berna de se représenter accompagnant son ancien mari, le confiant à cette île. Elle peut ainsi mettre fin plus facilement à son deuil, et accepter ce nouveau départ par cette forme d'adieu tout en conservant le souvenir de son ancien compagnon.
Elle marque la fin et le renouveau de sa vie, sentiment souvent rattaché à la mort.
Au-delà du deuil de Mme Berna, cet ajout équilibre visuellement la composition, et cette tache blanche crée un contraste lumineux avec l'intérieur de l'île recouverte de ces arbres sombres. Cette forme vaporeuse attire le regard, diminuant ainsi l'appréhension du gouffre ténébreux du centre de la peinture. Il est clair que dans les versions suivantes cette forme cesse de ne représenter que Mme Berna mais une sorte de compagnon de route, un adjuvant, voire un ange. La mort apparaît alors juste comme un passage calme, dont cette île est la destination.
À partir de la troisième version, le ciel nocturne laisse place à un jour blême, diminuant la porte énigmatique de la traversée. En parallèle l'île devient plus précise dans ses contours, et la main de l'homme à travers les aménagements se fait plus visible. Dans la cinquième version, la « mystique » de l'œuvre semble avoir laissé place au concept plus « artificiel » de l'île tombeau, bien qu'y réside toujours l'ombre de la mort.
L'île, dans sa dernière version, est une suite de falaises abruptes, plus hautes plus claires formant un hémicycle fermé par une construction humaine absente des premières.
 L'horizon plus clair permet de voir l'espace lointain et rien ne s'y trouve, intensifiant l'isolement de l'île. De plus, on n'y accède que par une barque, en traversant une mer d'huile. Le passeur, qui rappelle par sa fonction l'antique Charon, dans la dernière version est un homme noir, sûrement pour signifier la distance sans doute d'une île ne se trouvant pas en Europe.
En ajoutant ses initiales A. B. sur la tombe à l'extrême droite de l'île, à partir de la troisième version, Böcklin nous livre ici sa vision de l'artiste et se compte parmi les élus. L'artiste devient cet être isolé, ce héros qui doit sans cesse faire le voyage vers l'île, symbole de l'inaccessible et de l'indéfini. La mort et la solitude deviennent alors synonymes, pour celui qui à travers ce périple tire du néant la matière de la création.

merci à wikipédia pour une grande partie des infos.D'ailleurs, en cliquant sur le nom des musées on est redirigé sur la page wikipédia.


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